C’est la question que l’on peut légitimement se poser à propos du vaste chantier destiné à transformer Gfi en un groupe international à l’horizon 2020 ! Quelles peuvent être les motivations qui poussent notre président et nos actionnaires dans cette folle fuite en avant ? Toujours est-il que l’objectif assigné (2 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2020, plus de 50% de l’activité à l’international et une croissance organique au-dessus de la référence du marché) correspond plus à un exercice d’auto-persuasion qu’à une réalité économique bien tangible. Le vrai problème est de savoir ce qu’il restera de Gfi au-delà de cette vaine course poursuite après le profit à court terme.
Pour la CFTC, il est urgent de redescendre sur Terre et revenir aux vrais fondamentaux.
A l’heure où les valorisations du secteur de l’informatique sont en proie à tous les excès, Gfi gagnerait à privilégier une croissance organique raisonnée plutôt qu’une politique de croissance externe démesurée.
Il en est de même de la préservation de notre rentabilité. Est-il bien raisonnable de vouloir faire du chiffre d’affaires à tout prix dans un contexte concurrentiel qui pressurise nos marges ?
L’environnement économique, avec tous les excès qu’on lui connait, devrait inciter nos stratèges à un minimum de prudence.
Au lieu de se laisser asservir par la dictature de la finance, Gfi aurait tout intérêt à poursuivre son développement autour de ses métiers de base, consolider ses positions auprès de ses clients historiques, monter dans la chaîne de valeur de ces derniers et adopter une véritable stratégie à long terme afin de pérenniser l’avenir de son bien le plus précieux, à savoir ses 15 000 salariés.
La CFTC tient à rappeler que nous sommes une entreprise d’informatique de 15 000 personnes et non pas une salle de marché destinée à procurer des frissons à nos princes du désert…